La population condamnée «à subir»
Ils sont les prisonniers des usines qui les empoisonnent. Tout autour du Golfe de Fos, les habitants ont appris à vivre aux côtés de la pollution, au prix de leur santé. Et pourtant, partir n'est pas une option
Source : Golfe de Fos : les habitants se révoltent contre la pollution (mediavivant.fr)
Des serviettes étalées sur le sable, des parasols multicolores et en arrière-plan : des cheminées. Comme le rappelle Feriel Alouti, cette image symbolise le Golfe de Fos et son paradoxe. Il ferait bon vivre dans ce coin de la France, en bord de mer si les usines ne contaminaient pas l’air. Même à quelques centaines de mètres, les pieds dans l’eau, il est facile, un instant, d’oublier les terribles conséquences.
Les habitants eux, n’oublient pas. À Port-de-Bouc, depuis leur terrasse, les époux Huriaux observent quotidiennement ces flammes et cette fumée épaisse qui s’échappent des cheminées. «Naître près des usines c’est savoir (que) tous les premiers mercredis du mois il y a une alarme qui sonne, (qu’il faut) se préparer à évacuer si il y a une urgence», raconte sur scène Linda Grassi, habitante de Fos-sur-Mer.
Et puis il y a les conséquences sur la santé. Les gamins asthmatiques, les cas de cancer: si la médecine ne peut avec certitude attribuer ces maladies à la pollution, l’enquête décrit la mort qui plane comme une menace bien réelle au-dessus de tous. Jacquie Huriaux n’a pu se déplacer pour assister à la représentation à cause de fortes crises d’asthme. Linda Grassi a eu, jeune, un cancer dont l’origine n’est pas génétique.
Et pourtant, pour beaucoup d’habitants, déménager n’est pas ou plus une option. Le Golfe de Fos fournit des emplois. A cause de la proximité des usines, les époux Huriaux ne peuvent vendre leur maison à un prix suffisant pour s’installer ailleurs. Ils sont prisonniers.
Face à cette situation, certains habitants cherchent à mettre l’État et les entreprises face à leurs responsabilités que ce soit en s’investissant dans des associations et/ou en ayant recours à la justice. C’est à découvrir lors de la seconde partie «Les bras de fer engagés».
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